Exercices et physiothérapie : des alliés essentiels contre la rhizarthrose
Tourner une clé, ouvrir un bocal, taper sur un clavier… autant de gestes simples qui peuvent devenir difficiles lorsque la rhizarthrose s’installe.
Face à cette gêne, la tentation est grande de limiter les mouvements pour éviter la douleur. Pourtant, rester actif – avec des gestes adaptés – est l’une des clés pour préserver la mobilité et ralentir l’évolution de la maladie.
La physiothérapie et certains exercices simples à faire chez soi peuvent aider à protéger l’articulation, soulager la douleur et conserver un maximum de confort dans la vie quotidienne.
Pourquoi la mobilité est essentielle face à la rhizarthrose
La rhizarthrose touche l’articulation trapézo-métacarpienne, située à la base du pouce. Cette zone est sollicitée dans presque tous les mouvements de la main, notamment pour la préhension fine (pince pouce-index) et la prise d’objets.
En cas d’arthrose, le cartilage qui recouvre les surfaces articulaires s’use progressivement, ce qui entraîne raideur, perte de force et douleur. Lorsque l’on réduit trop les mouvements, les muscles s’affaiblissent et la mobilité se dégrade encore plus vite.
Mobiliser régulièrement le pouce, dans le respect de la douleur, permet de :
- Préserver l’autonomie dans les gestes du quotidien,
- Maintenir une bonne amplitude de mouvement,
- Renforcer les muscles qui soutiennent l’articulation,
- Réduire les tensions et la raideur matinale.
Le rôle clé de la physiothérapie
Un accompagnement par un physiothérapeute est particulièrement recommandé :
- En début de prise en charge, pour apprendre les bons gestes et éviter les erreurs,
- Après une intervention chirurgicale, pour récupérer la mobilité et la force du pouce.
Les techniques utilisées peuvent inclure :
- Mobilisations passives et actives pour assouplir l’articulation,
- Renforcement ciblé des muscles de la main,
- Méthodes antalgiques (chaleur, massages, électrothérapie),
- Apprentissage de gestes protecteurs pour le quotidien (voir aussi Continuer à travailler sans aggraver la douleur).
La physiothérapie ne se limite pas à “faire bouger le pouce” : elle s’inscrit dans une prise en charge globale, intégrant l’automassage, l’adaptation des outils du quotidien et la pratique d’activités physiques douces.
💡 En Suisse, les séances de physiothérapie sont prescrites par un médecin et généralement remboursées par l’assurance maladie de base (LAMal).
Exercices d’auto-rééducation à domicile
Ces exercices simples peuvent être réalisés à la maison, en complément des séances chez le kinésithérapeute. L’important est de les effectuer sans douleur et d’arrêter en cas de gêne inhabituelle.
1. Mobilisation douce en abduction-adduction
- Objectif : maintenir l’ouverture latérale du pouce.
- Exercice : main posée à plat, écarter lentement le pouce vers l’extérieur, puis le ramener doucement.
- Fréquence : 3 séries de 10 répétitions, avec 1 minute de pause entre chaque série.
2. Exercice de pince pouce-index
- Objectif : préserver la précision et la préhension fine.
- Exercice : pincer une feuille ou une pièce de monnaie entre le pouce et l’index pendant 5 secondes, puis relâcher.
- Astuce : privilégier la prise en “C” (comme si vous teniez une balle) plutôt que les prises pouce-index tendues, pour limiter la pression sur l’articulation.
- Fréquence : 2 séries de 5 répétitions de chaque côté.
3. Renforcement isométrique
- Objectif : travailler les muscles sans mobiliser l’articulation.
- Exercice : presser doucement le pouce contre une balle souple, maintenir 5 secondes, puis relâcher.
- Fréquence : 2 séries de 5 à 10 répétitions, de chaque côté avec 1 minute de récupération.
4. Étirement du court abducteur du pouce
- Objectif : soulager les tensions musculaires.
- Exercice : avec la paume vers le haut, saisir la base du pouce avec l’autre main et l’écarter doucement vers l’extérieur, sans hyperextension.
- Fréquence : 5 maintiens de 10 secondes, deux fois de chaque côté, avec 10 secondes récupération.
Pour compléter ces exercices, l’automassage peut apporter un confort supplémentaire et aider à détendre la zone.
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Gestes protecteurs au quotidien
- Fréquence idéale : quelques minutes par jour suffisent, l’important est la régularité.
- Varier les approches : alterner entre exercices, automassage, échauffement articulaire et activité physique douce.
- Écouter son corps : ajuster l’intensité selon les sensations.
La mobilité du pouce se travaille dans la durée : mieux vaut 5 minutes par jour que de longues séances occasionnelles.
Ce qu’il faut retenir : bouger, c’est protéger son autonomie
Préserver la mobilité de son pouce, c’est préserver son autonomie au quotidien. La physiothérapie, associée à des exercices simples et réguliers, constitue l’un des meilleurs moyens de ralentir l’évolution de la rhizarthrose et de vivre avec plus de confort.
Ces approches permettent de gérer la douleur et de maintenir la mobilité, mais ne soignent pas l’arthrose elle-même. Lorsque les traitements conservateurs ne suffisent plus, la chirurgie reste la seule solution définitive.
Et si la douleur ou la raideur vous freinent, rappelez-vous qu’il existe toujours des solutions d’adaptation : outils ergonomiques, conseils de professionnels, approches douces… Chaque geste compte pour préserver votre mobilité.
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